Rosira, dis moi tu rimes avec Espoir ?

     Rosira... je l'ai trouvée, enfin, je l'attendais depuis si longtemps. Je pensais à elle, dans mes rêves, mes pensées, mes cauchemars aussi. Je la serre contre moi et je me sens vivante, encore un peu. Et puis quand même. Elle m'a manqué, je l'ai tant appelée qu'elle a fini par revenir, au creux de mes mains, aussi froide que l'hiver mais pleurant à chaudes larmes.
     Rosira tu n'es rien qu'à moi... Mon seul cadeau dans ces jours si gris, ma seule raison de croire encore en moi. Mais pourquoi toi ? Peut être parce que tu m'obéis toujours, sans grincer, sans me railler. Peut être parce que tu es docile et compréhensive, parce que tu m'aimes telle que je suis ? Rosira tu es là près de moi et tout me semble encore possible. Pourtant je sais déjà qu'une fois repartie, cachée dans ta tanière je ne voudrais plus jamais, au grand jamais te revoir. Je te haïrai de m'avoir laissée ainsi, démunie, dépouillée et le coeur, et les mains en sang.
     Rosira je te hais déjà, j'aurais peut être le courage de te dire adieu, mais je n'y crois pas, je n'y crois plus. Tu me hantes durant des semaines et ce soir tu es là, près de moi, me sentant fébrile, apeurée mais bien décidée. Je te laisserai me prendre encore une fois dans tes filets tranchants et puis je m'endormirai en pensant à toi et à tes mots si cruels, tes paroles aiguisées... Rosira aies pitié de moi et ne me blesse pas trop cette fois, c'est promis je serais sage.
     Rosira, un nom si doux pour quelqu'un de si sanguinaire. Ce soir et les autres à venir tu auras mon sang, je te le jure. Laisse moi encore mon âme, je la garde pour moi et pour Lui, que j'aime infiniment plus que toi.